Le nouveau baromètre 2025 des Petits Frères des Pauvres met encore une fois en lumière une réalité alarmante : l’isolement social des personnes âgées ne cesse de progresser en France.
Selon l’association, deux millions de personnes de plus de 60 ans se sentent seules, et l’on ne compte pas moins de 750 000 personnes âgées en situation de « mort sociale », autrement dit qui n’ont aucun contact.
Derrière ces chiffres c’est un constat sans appel, celui de vieillir de plus en plus seul, privé de tout contact, avec sa famille ou l’environnement social. Une solitude qui fragilise la santé physique et mentale, accroît les pathologies comme la dépendance à l’alcool ou au tabac.
Le CESOF partage pleinement cette inquiétude, et s’alarme d’une solitude qui s’accroît par la distanciation des liens familiaux, et plus particulièrement par l’isolement de toute une génération sans famille, sans enfants. Nous rappelons la nécessité de comprendre les causes profondes de cet isolement et d’identifier les leviers familiaux et sociaux pouvant prévenir et endiguer ce phénomène de société.
Dans son rapport « Rôle et place de la famille dans l’accompagnement du grand âge » (septembre 2024), le CESOF montre que les solidarités familiales demeurent le premier rempart contre la dépendance et la solitude. Alors que la France entre dans une phase démographique sans précédent — avec une augmentation de 30 % du nombre de personnes dépendantes d’ici 2040 —, la société française ne pourra pas faire face à ce défi sans mobiliser pleinement les familles. La contribution économique des aidants familiaux est évaluée à près de 10 milliards d’euros par an, mais leur rôle dépasse largement la seule assistance : leur présence, leur écoute et leur lien affectif améliorent directement la santé et le bien-être des personnes âgées. Présence des aidants familiaux à soutenir, à commencer par la catégorie des soignants endossant le rôle d’aidant auprès de leurs parents et enfants.
Les Petits Frères des Pauvres appellent à une mobilisation nationale pour lutter contre l’isolement. Le CESOF y souscrit, tout en soulignant que cette mobilisation ne peut réussir sans une politique ambitieuse de soutien aux solidarités familiales. Il ne suffit pas de « lutter contre la solitude », il faut permettre aux familles d’être présentes, formées et reconnues comme partenaires à part entière des professionnels. Cela passe par une réorganisation du système d’aide, une meilleure articulation entre soins institutionnels et accompagnement familial, et une valorisation du rôle affectif et social des proches.
Le CESOF formule ainsi trois priorités :
Vieillir ne devrait jamais signifier s’isoler. En plaçant la famille au cœur des politiques du grand âge, la France peut renouer avec une vision plus humaine et plus cohérente de la solidarité.
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